Archives de catégorie : Voyages

DECOUVERTE D’ABIDJAN

Notre but est de rendre visite à un ami ivoirien qui nous a invités de longue date.

Le trajet est magnifique. Partis de Nantes avec une escale à Paris, nous regardons par le hublot, avec une curiosité d’un enfant, la côte languedocienne, Barcelone, l’île Majorque, la Méditerranée, Alger, les Aurès, l’Adrar et le désert avec ses dunes de sable magnifiques, de grands bassins circulaires (qu’est-ce ?). L’obscurité s’installe sur le Sahel jusqu’à Abidjan.

La carte du trajet

ALLEMAGNE-ITALIE : La double traversée des Alpes

Traversée de la France

Notre objectif était de visiter exclusivement les grands lacs italiens mais une invitation surprise est venue s’intercaler dans notre programme : le mariage de nos amis à Nancy. Nous avons donc modifié notre parcours grâce à la souplesse de notre système de voyage : voiture aménagée + camping.

Notre trajet

Notre trajet hors de France

3 juin
Nous quittons la Noue après avoir mis la maison, le jardin et le terrain à jour. Les voisins et amis veillent sur la maison et les animaux, de telle sorte qu’on oubliera très vite notre maison pour profiter pleinement du voyage.
En route vers Nancy, nous nous arrêtons pour pique-niquer sur la pelouse du parking du château de Chamerolles (non prémédité). Les griottiers sont en pleine production ! Nous visitons le château et le jardin médiéval avec sa belle collection de roses botaniques en pleine floraison et ses beaux carrés de légumes et condiments.
Nous campons le soir près de Troyes, à Géraudot exactement, au bord du lac d’Orient. Il fait entre 25 et 27°. C’est un véritable plaisir. Le soir les phragmites des joncs s’affairent dans les roseaux avec leurs chants saccadés, rapides et répétitifs si caractéristiques.

La cour du château de Chamerolles

La cour du château de Chamerolles


Le jardin extraordinaire

Le jardin extraordinaire

5 juin
Après une belle journée de fête, nous ne traînons pas car nous allons franchir les Vosges au célèbre col du bonhomme (réminiscences de l’école primaire) pour atteindre Colmar vers 14h. C’est le week-end de la Pentecôte et la ville est pleine de touristes. Les restaurants sont bondés mais les rues sont magnifiques : maisons à pans de bois qui bordent les canaux, collégiale Saint Martin avec ses pierres roses et blanches et son toit en tuiles vernissées. Il fait bon flâner dans les rues et s’arrêter prendre un café.

Colmar et ses canaux

Colmar et ses canaux


Tympan de la collégiale Saint Martin

Tympan de la collégiale Saint Martin

Nous filons vers Fribourg. Plus de frontière, c’est l’Europe ! En une demi-heure, nous atteignons le camping Hinzberg qui est plein à craquer. Nous trouvons une place, malgré tout, à condition de ne pas monter la tente.

Aux sources du Danube

6 juin
A la recherche des sources du Danube ! Vaste programme initié par le livre d’Emmanuel Ruben : « Sur la route du Danube ». Il relate sa remontée du fleuve à vélo avec son ami Vlad, depuis Odessa jusqu’à la source.
Nous quittons Fribourg et partons plein est par la route 31. Nous obliquons vers Furtwangen où coule la Breg, une des rivières qui forme le Danube. La ville est morte ce lundi de Pentecôte et la rivière un petit torrent très banal. Les paysages de la Forêt Noire alternent entre les grandes prairies et les massifs boisés.
Nous filons vers Donau-Eschingen et marchons dans la ville qui a donné son nom au plus grand fleuve européen. Il résulte de la confluence de la Bred et d’un deuxième torrent : la Brigach. En ville, au bord du parcdes Fürstengerg, a été construite une fontaine à la résurgence de cette rivière . Une statue de marbre est accompagnée des indications d’altitude 678 m et de distance à la Mer Noire : 2840 km. Selon Ruben, « 200 000 touristes viennent s’accouder chaque année à la balustrade du puits où se reflètent l’église collégiale Saint Jean, le château princier et la statue de marbre personnifiant Donauquelle, la source inventée par les hommes… Voici la vasque et le bénitier des passionnés d’histoire et civilisation germaniques… »

La fontaine près du parc des Fürstengerg

La fontaine près du parc des Fürstengerg

Nous longeons la Brigach et pique-niquons avant de rejoindre la confluence à travers des parcs ombragés. Nous sommes émus de voir ici les sources du Danube. L’ensemble banal est en travaux et en pleine phase d’aménagement. Nous ressentons les mêmes impressions que celles de Ruben :
« Voici enfin le confluent de la Breg, de la Brigach et de la Stille Musel, les trois torrents donnant naissance au grand fleuve européen, les trois mamelles de la Danubie. Le pont de béton de la voie rapide barre l’horizon, le trafic couvre le gazouillis des eaux de son vrombissement incessant, des pylones se dressent au bord de la route et grillagent le bleu du ciel, on devine au loin les bassins de la station d’épuration et les trémies de la gravière. Le paysage est d’une banalité déconcertante : la Breg qui déboule de l’ouest est un cours d’eau canalisé de deux ou trois mètres de large, la Stille Musel qui descend du nord uen rigole qu’on peut enjamber d’une foulée, seule la Brigach conserve un peu de charme et de courant.
Au point précis de sa naissance, entre les atterrissements de vase et de graviers, le fleuve tourbillonne, bave et fait des bulles blanches- le Danube naît déjà pollué et pas bleu pour un sou… »

Confluent de la Breg et de la Brigach à Donau-Eschingen

Confluent de la Breg et de la Brigach à Donau-Eschingen


Cinq kilomètres plus bas, à Pfohren, le fleuve, d’une dizaine de mètres de large, coule paisiblement et commence à ressembler à un fleuve.

7 juin
La journée est consacrée à la visite de Fribourg.
Après la visite de deux musées (pas terribles), nous déambulons dans la vieille ville : canaux, vieilles maisons. Déjeuner sur une terrasse : pommes de terre au four farcies de fromage, tomates, basilic. Le serveur est français.

Vieilles rues de Fribourg

Vieilles rues de Fribourg


Nous approchons de la cathédrale. C’est décevant car on n’a pas de recul et la place est envahie de commerçants (marché permanent?). La flèche, de couleur rouge très chaude du grès de Forêt Noire, est finement ciselée et pointe très haut vers le ciel. A l’intérieur, de splendides vitraux du 14ème siècle, œuvres de verriers de Strasbourg, représentent les blasons des corporations et des scènes de la bible. Nous vivons un moment d’histoire ayant vu le documentaire sur l’architecture gothique.
Après un passage dans une carterie et à l’office du tourisme, nous découvrons la ville moderne : université, bibliothèque à la façade contemporaine en verre.
La cathédrale de Fribourg

La cathédrale de Fribourg


Nous tenions à visiter le quartier écologique Vauban, construit sur une ancienne caserne française d’après guerre. Le tramway nous y emmène directement depuis le centre-ville. C’est calme et serein. Peu de voitures et beaucoup de vélos. Les façades sont végétalisées, les oiseaux chantent jusqu’à ce qu’un orage nous surprenne. Nous nous abritons sous nos parapluies mais c’est un pis-aller, nous allons être trempés ! Une jeune femme arrive avec son enfant et nous ouvre sa maison. Nous y resterons plus d’une heure avec un thé et un gâteau en prime pour nous réchauffer. Connaissant notre langue, nous avons pu échanger. Sa maman est française et ses parents lui ont laissé cette maison magnifique et inestimable.
L'arrivée dans le quartier Vauban

L’arrivée dans le quartier Vauban


Le quartier Vauban

Le quartier Vauban

8 juin
Il fait beau après l’orage d’hier mais l’humidité s’est installée car les allumettes ne fonctionnent plus, même celles stockées dans la voiture ! Plus de gaz non plus. On prend le café à l’accueil du camping avant de partir pour l’Italie.
Nous traversons les vignobles pour rejoindre Bâle par la route nationale. Plein de fraises et de carburant pour la traversée de la Suisse du nord au sud. Achat d’une vignette de 40 € au péage, ce qui donne le droit d’emprunter autoroutes et tunnels. Nous ne nous arrêtons que pour une pause pique-nique sur une aire d’autoroute. Les toilettes sont payantes !
Tout se passe normalement et facilement : Bâle Luzern tunnel du Gothard (17 km) et une vingtaine de tunnels moins longs Bellinzona Lugano. Là, la route de Menaggio borde le lac. Nous passons Porlezza et la route s ‘élargit. Un grand magasin de bricolage nous permet de trouver du gaz et un iper marché nous fournit en alimentation.
Nous arrivons au camping de Ranocchio en bordure du lac Piano. C’est calme et idyllique si ce n’est la pluie qui nous empêche de nous installer tout de suite. Après une heure et demie, nous montons enfin le auvent (emplacement trop étroit pour monter la tente) et dînons (chaud).

Les lacs italiens

9 juin
Après une nuit excellente, le soleil est de retour. Le lac est ensoleillé malgré quelques brumes en suspension devant la montagne. Foulques et colverts nagent doucement. Je devine le chant si caractéristique des phragmites cachées dans les roseaux. Le petit déjeuner est royal.

Le lac Piano vu du camping

Le lac Piano vu du camping


Nous faisons le tour du petit lac. Les vues sont splendides avec la lumière douce du matin. Les grèbes huppés plongent de temps en temps. Le sentier est clair au début, mais nous nous égarons ensuite. Arrêt sur un ponton tout neuf. La vue sur le lac et les montagnes est magnifique. Nous repérons un gros poisson dans l’eau claire. Retour vers 13h30 avec l’odeur des tilleuls !
Le tour du lac Piano

Le tour du lac Piano

Après-midi : direction Menaggio en vue de visiter la villa Carlotta à Tremezzo. Nous rejoignons le lac de Côme en une quinzaine de minutes vers l’ouest et trouvons un parking gratuit 2 km après la villa. Celle-ci vaut le voyage à elle seule. Elle combine la visite du parc botanique avec ses arbres remarquables, du jardin potager, de l’oliveraie et celle de la villa avec ses œuvres d’art (peintures, sculptures, mobilier et objets de valeur). Les vues sur le lac de Côme sont merveilleuses. Il fait beau. Le jasmin parfume. Le rêve qui avait pris forme en regardant le documentaire à la télé est devenu réalité !

Tremezzo au bord du lac de Côme

Tremezzo au bord du lac de Côme


La villa Carlotta

La villa Carlotta


Madeleine pénitente d'Antonio Canova

Madeleine pénitente d’Antonio Canova


Le parc de la villa Carlotta

Le parc de la villa Carlotta


les parterres multicolores

les parterres multicolores


Vue sur le lac de Côme

Vue sur le lac de Côme


Avant de reprendre la voiture, nous faisons une pause dans le bistrot du carrefour et observons la vie locale. Voitures et scooters sont très bruyants et circulent « lestement ». Certains s’arrêtent sur la chaussée pour acheter des cigarettes, quitte à bloquer la circulation…
Pour le dîner, ce sera courgettes revenues à l’huile d’olive et chianti ! Plaisirs simples du camping.

10 juin
C’est décidé, nous revenons vers le lac de Côme en vue de prendre le bateau pour traverser le lac et visiter sa perle : la ville de Bellagio. Il est 9h15 et nous trouvons un parking gratuit à proximité. Un petit vent du N/E nous caresse et les vagues ondulent sur le lac bleu. La lumière est douce. Après 15 mn de traversée, nous débarquons sur la presqu’île où est située Bellagio. Nous nous dirigeons plein sud vers la villa Melzi ou plutôt son jardin botanique de tendance japonaise. La richesse des couleurs de ses beaux arbres et des pièces d’eau nous enchante. Nous nous régalons à immortaliser les contrastes de lumière, l’harmonie des couleurs, les vues sur le lac et autres détails magnifiques. Nous avons prévu le pique-nique face au lac.
Nous revenons vers la ville par une allée magistrale bordée de lauriers roses et blancs aux troncs de 30 cm de diamètre, de platanes rabattus en parasols, de gauras et de bégonias. On a envie de s’y attarder. Des avancées sur le lac permettent d’admirer la ville de Bellagio. Nous parcourons les ruelles archi-touristiques. Nous prenons un café dans un bistrot et visitons l’église et sa place au fond du village.

Bellagio : vue générale

Bellagio : vue générale


L'arrivée

L’arrivée


En route vers la villa Melzi

En route vers la villa Melzi


La villa Melzi

La villa Melzi


Le jardin japonais

Le jardin japonais


Le parc de la villa Melzi

Le parc de la villa Melzi


Une rue de Bellagio plongeant sur le lac

Une rue de Bellagio plongeant sur le lac

11 juin
Nous avons décidé de limiter nos déplacements en voiture et optons pour la découverte de village au bord du lac de Lugano situé à une quinzaine de km à l’est par Porlezza et Osteno.
Il n’y a personne !
Nous partons avec le pique-nique par un bon sentier vers l’église San Giulia située dans la montagne. La montée a lieu à l’ombre et à la fraîche. Nous suivons un chemin de croix, en fait, quatorze stations. Pour nous c’est plutôt agréable même si la pente est importante : les torrents coulent et les arbres nous rafraichissent. Après une heure, nous atteignons l’église et sa petite place. Un banc nous attend. Nous faisons une pause. La vue sur le lac de Lugano est imprenable.
Au retour, nous nous arrêtons au village de Claino. Il est 12h30. Nous pique-niquons à l’ombre sur la place et allons prendre un café au bistrot. Bon accueil et prix ordinaires.
Plus bas, nous avons repéré une petite plage toute simple et non aménagée dans le village d’Osteno. Nous apportons tapis, sièges et livre. C’est un lieu familial de détente : baignade, bateau, lecture. Nous aimerions que le temps s’arrête… C’est la félicité

Le village d'Osteno et le lac de Lugano

Le village d’Osteno et le lac de Lugano


La chapelle, point d'arrivée du chemin de croix

La chapelle, point d’arrivée du chemin de croix

La petite plage familiale d'Osteno

La petite plage familiale d’Osteno


Retour vers le camping avec des courses de nourrir=ture et également au « Mr Bricolage » local pour des filets anti-grêle et même un allume-gaz !

12 juin
Nous abandonnons à regret notre camping car nous avons rendez-vous avec les amis pour un séjour et des randonnées autour de Briançon.
De bonne heure, nous longeons le lac de Côme pendant 45 mn. Les vues des villages, du lac et des montagnes sont idylliques. Nous rejoignons l’autoroute en direction de Milan puis de Turin.
Nous pique-niquons dans la petite ville d’Oulx avant franchir les Alpes au col de Mongenèvre.
Nous passerons ensuite une semaine avec les amis dans la région de Briançon : splendides randonnées dans les différentes vallées avec les floraisons du printemps.

UNE SEMAINE A TRAVERS LE PAYS DE GALLES

Le dragon, emblème du Pays de Galles

Le dragon, emblème du Pays de Galles


La traversée de la Manche
L’opportunité de visiter des amis habitant l’île Anglesey nous a donné l’idée d’un voyage utilisant exclusivement notre voiture comme moyen de transport, de logement et de repas (via le camping). Pour cela, il nous faut faire la traversée de la Manche par ferry, par la compagnie Britanny Ferries entre Cherbourg et Poole. La réservation est facile sur internet. L’approche du port est très bien signalée et le séjour très confortable même sans prendre de cabine. Les vues de la côte sont magnifiques. Le bateau engloutit camions, caravanes et voitures. Celles-ci sont stockées dans d’immenses « plateformes-magasins » qui montent ou descendent dans les entrailles du navire. Beaucoup de Britanniques et très peu de Français. La traversée dure 4h15. Le premier camping : Birchwood Park, près de Wareham, est une ville immense de grosses caravanes et de voitures de luxe, couvrant plus de 15 ha. Tout est calme car chacun est dans sa caravane. Il nous sert de point d’arrivée et de départ pour le ferry.
Le départ de Cherbourg

Le départ de Cherbourg

La route
Notre trajet consiste en un aller-retour Poole-Beaumaris située à l’île Anglesey au nord du Pays de Galles (au niveau de Liverpool). 2 jours pour l’aller, 3 jours de séjour chez les amis et 3 jours pour le retour vers Poole. Muni de la carte « Angleterre ouest et Pays de Galles », nous nous repérons facilement en utilisant les numéros des voies principales ou les directions les villes pour les voies secondaires. Petite appréhension pour la conduite à gauche, mais dans le flot de circulation, pas de problème. Il faut surtout rester concentré lorsqu’on sort d’un parking, d’une station d’essence. Les routes sont assez étroites sans bas-côté et encombrées au sud Angleterre. Ne pas oublier de réviser les unités de longueur car tout est indiqué en miles (1,6 km) ou en yards (0,9 m). Nous montons par la route A 350 jalonnée de villes très dynamiques : Blandford, Warminster, etc. Après avoir atteint l’autoroute M4 et franchi le fond de la baie de Cardiff par le pont du Prince de Galles, nous nous retrouvons la ville Abergavenny, ville très vivante et point d’entrée du Pays de Galles. La route nord-sud A470 est notre fil conducteur.

Carte du Pays de Galles

Carte du Pays de Galles

Les Black Mountains
Première nuit dans les Black Mountains. Après avoir visité la ville de Hay-on-Wye, ville aux 30 librairies et aux nombreuses boutiques, nous trouvons enfin le camping « Newcourt Farm ». Un couple de personnes âgées nous accueille de bon coeur dans leur caravane à l’entrée de leur champ. Nous avons même l’électricité et la vue est magique. L’herbe verte et grasse indique que la sécheresse n’a pas eu lieu ici.

Hay-on-Wye, ville des bouquinistes

Hay-on-Wye, ville des bouquinistes


Le nord du Pays de Galles

Le nord du Pays de Galles

Les montagnes Snowdonia
Nous montons plein nord en suivant la vallée de la Wye, rivière calme qui se transforme en torrent lorsqu’on remonte vers la source : villes de Buith Wells Rhayader, Llanidloes. A Dalgellau, arrêt pique-nique et café dans un pub tenu par…un Angevin né à Belle-Beille. Le monde est bien petit ! Nous attaquons ensuite les pentes de Snowdon Mountains (point culminant 1050 m). Nous montons au château de Dolwyddelan érigé au 13ème siècle. Vue exceptionnelle qui embrasse toute la suite de la vallée. Moutons et murets en pierres à perte de vue. Nous atteignons le col. Impression de haute montagne alors qu’on est à 500 m d’altitude. Vallée bien encaissée jalonnée de chutes, torrents et lacs, et entourée de sommets. Passage par la ville de Betws-y-Coed, point de départ de randonnées. Très belle portion vers Capel Curig avec un très beau lac. Il ne nous reste qu’à rallier Bangor et traverser le bras de mer du Menai pour arriver à Beaumaris, but du voyage.

Le château de Dolwyddelan

Le château de Dolwyddelan


Vue depuis le même château sur les montagnes Snowdonia

Vue depuis le même château sur les montagnes Snowdonia

L’île Anglesey
Outre les retrouvailles pleines d’émotion, nous découvrons l’environnement de la pointe est de l’île Anglesey avec de nombreuses vues sur la mer et sur les montagnes Snowdon en toile de fond. Ils habitent un cottage des années 1920 empli de vieux meubles, de livres, de tapis et coussins, donnant sur un jardin luxuriant. Nous passons deux jours à découvrir le paysage à pied : damiers de prairies vert tendre dessinés par les murets de pierres, panoramas, plages, sites archéologiques, villages aux maisons simples de pierres. La ville de Beaumaris longe la mer et possède beaucoup de charme avec ses façades couleur pastel et ses petites places entourées de boutiques. Son château, construit par Edouard I en 1298, est composé de deux enceintes de défense renforcées par des douves emplies d’eau. Les navires pouvaient y accéder grâce à un chenal.

Le Menai Bridge, un des deux ponts d'accès à l'île Anglesey

Le Menai Bridge, un des deux ponts d’accès à l’île Anglesey


Le château de Beaumaris, île Anglesey

Le château de Beaumaris, île Anglesey


Vue sur la pointe et Puffins island à l'est de l'île

Vue sur la pointe et Puffins island à l’est de l’île


Vue sur la mer et les montagnes Snowdonia

Vue sur la mer et les montagnes Snowdonia

Le retour par la montagne
Retour par la côte vers Caernarfon puis replongée vers la montagne par une route différente de l’aller : A 4098 en direction de Pen-y-Gwyrd, hôtel mythique où les grands alpinistes anglais se retrouvaient pour s’entraîner dans le but de conquérir l’Everest. Ils y ont laissé leurs signatures, y compris Hillary, des photos noir et blanc, des chaussures de randonnée, piolets, etc. Le café nous réchauffe car il pleut et nous venons de pique-niquer sous les nuages au milieu de la montagne. Nous repartons à droite par l’A498. Sites alpestres mais à faible altitude. C’est comme si on avait découpé les 1000 mètres les plus hauts des Alpes et qu’on les avait déposés ici. Deux lacs et un super camping à proximité de la ville de Beddgelert, magnifique lieu de séjour et de départ de randonnées. Une vision fugitive : des têtes casquées filent sur la gauche ! Il s’agit de kayakistes qui descendent le torrent.

Une salle de l'hôtel Pen-Y-Gwyrd avec les vieilles chaussures de randonnée des alpinistes anglais

Une salle de l’hôtel Pen-Y-Gwyrd avec les vieilles chaussures de randonnée des alpinistes anglais. Sur le mur, photo de Hillary et Tensing sur l’Everest en 1953


Vallée des montagnes Snowdonia

Vallée des montagnes Snowdonia

La côte
On débouche près de la mer à Porthmadog et on se rend à Portmeirion pour visiter le village baroque et excentrique construit par un Uluberlu. Eglise baroque, grand échiquier, hôtels de luxe et boutique bordent la mer d’Irlande. On descend la côte par l’A496 en passant par le château d’Harlech, pour atteindre Barmouth et son camping « Hendre Mynach » situé près de la mer. Chaleureux accueil et places magnifiques avec vue sur la mer (éviter le bas qui peut être inondé). Promenade du soir sur le « remblai ».

La ville de Portmeirion

La ville de Portmeirion


La vile balnéaire de Barmouth

La vile balnéaire de Barmouth

Le parc Brecon&Becons
Après la visite de la ville de Barmouth, nous retrouvons Dalgellau et la route de l’aller (A 470) pour atteindre la ville de Brecon et surtout le merveilleux camping de Pencelli Castle. Il est parfait : accueil, décoration, emplacements larges, gazon anglais, environnement. Il est situé en bordure du canal de Brecon/Monmooth. Nous le longeons à pied et y rencontrons des péniches anglaises étroites et décorées, des jeunes kayakistes en herbe, des chevaux et randonneurs. Un bien beau site que l’on quitte à regret, même si la tempête a sévi pendant la nuit. Retour avec arrêt à Abergavenny et à nouveau le camping de départ aux portes de Poole. Nous quittons le port le lendemain, entourés de voiliers, pour une nouvelle traversée calme et confortable. Dans le salon, les gens lisent, jouent aux cartes, consultent la tablette, tricotent, etc.

Accueil fleuri du camping de Pencelli, près de Brecon

Accueil fleuri du camping de Pencelli, près de Brecon


Péniche anglaise sur le canal de Brecon/Monmooth

Péniche anglaise sur le canal de Brecon/Monmooth


Le départ de Poole

Le départ de Poole

PORTUGAL 2017 et 2019

Portugal 2017 et 2019 : un voyage dans l’espace et le temps.
LA CARTE DE NOS DEPLACEMENTS : Nous avons parcouru, sur deux voyages, les vallées du Tage et du Douro en laissant l’Algarve.
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POURQUOI LE PORTUGAL ?
 » Un homme peut, s’il est vraiment sage, jouir sur une chaise de tout le spectacle du monde. » Fernando Pessoa
Cette fois-ci, nous avons mis le cap sur un pays européen mais non voisin.
Géographiquement, le pays est très varié, alternant montagnes, plaines, côte avec deux fleuves prestigieux que sont le Douro et le Tage. Son histoire est très riche avec l’apogée au moment des grandes découvertes fin 15ème, début 16ème siècle. Ayant visité l’Andalousie l’année précédente, nous nous sommes posé la question de l’influence arabe au Portugal en comparaison celle de l’Espagne. Un documentaire sur la découverte du site archéologique de la vallée du Côa nous a également motivé pour ce voyage

Première rencontre avec le fleuve Douro à Tordesillas (Espagne)

Première rencontre avec le fleuve Douro à Tordesillas (Espagne)


L’ACCUEIL DES HABITANTS
« Le sens de l’accueil est une tradition nationale. Ici, la cordialité est toujours empreinte d’un charme infini. Cette fascination pour l’étranger, cette aptitude à apprendre les langues font de ce pays une terre d’accueil privilégiée » Anne de Stoop
Nous avons pu confirmer chaque jour cet accueil chaleureux chez les habitants toujours prêts à rendre service. De plus, de nombreuses personnes parlent français et ont des attaches avec notre pays. Il est donc très agréable de s’y déplacer. En voici des exemples ci-dessous.
Nous déjeunons dans un restaurant « routier » très simple près de Batalha. Les serveurs s’affairent en sueur autour de nous qui sommes touristes au milieu des artisans, travailleurs, voyageurs de commerce. Au menu : poisson avec riz-haricots rouges, pommes de terre, salade, vinho verde, pastel de Barra et café.
La réserve du restaurant Palacio Duques de Cadaval

La réserve du restaurant Palacio Duques de Cadaval


Nous nous arrêtons pour faire nos provisions à Estarreja, entre Coïmbra et Porto. Un employé communal nous guide vers le marché. Nous rencontrons des Franco-Portugais habitant Saint Jean de Luz devant l’étalage de charcuterie-fromage. Les jeunes vendeurs sont aussi francophones et nous vantent les mérites de leur marchandise. Nous faisons aussi des provisions de pain, cerises, pêches, melons, légumes, de quoi vois venir pendant plusieurs jours.
C’est le jour de la finale de la coupe d’Europe de foot-ball. Nous nous installons dans le café du camping de Villa Nova de Gaïa près de la mer. Devant la difficulté de se faire comprendre pour commander une infusion, un client voisin vient nous aider. C’est un couple de Portugais qui a vécu cinquante ans en France. Ils sont revenus vivre leur retraite près de Porto, bien que leurs enfants soient restés en France. Leurs moments de partage sont moins nombreux mais plus intenses disent-ils.

UNE GRANDE VARIETE DE PAYSAGES
Malgré sa faible superficie (moins de 90 000 km²), nous pouvons trouver des climats et paysages d’une très grande variété :
– montagnes assez arides et au climat bien affirmé côté est, faisant la frontière avec l’Espagne

Marvâo. Vue du chateau

Marvâo. Vue du chateau


– plaines chaudes de l’Alentejo (au sud du Tage)
 » Au coeur de l’immense plaine de l’Alentejo sont nés la foi et l’espérance en un destin national aux dimensions du monde. Il fallait partir de ces vagues de terre se succédant sans naufrages et sans abîmes pour pouvoir aller en confiance vers la mer » Anne de Stoop, tiré du livre « l’art de vivre au Portugal ». Flammarion
Champ d'oliviers dans la plaine de l'Alentejo

Champ d’oliviers dans la plaine de l’Alentejo


– coteaux abrupts de la vallée du Douro très ensoleillés (favorable aux vignobles)
En venant de Porto, la route du nord suivant le Douro est sinueuse et montagneuse. Les points de vue sont à couper le souffle mais il est difficile et dangereux de s’arrêter à cause des précipices. Enfin un carrefour à Frio où il est possible de contempler la vue sur le Douro et sur les vignes en terrasses des deux côtés. C’est inoubliable. Des femmes vendent des cerises et des abricots gorgés de sucre et de soleil. La traversée se fait à Peso da Regua.
Les rives du Douro continuent avec de nombreuses coopératives de vente de vin et des quintas qui affirment leur richesse par des façades blanches, des grandes grilles et des cyprès. La montagne est couverte de vignes en terrasses et d’oliveraies. C’est ici que se récolte ce qui deviendra le fameux porto. Les bateaux qui transportaient les récoltes vers Porto et Villa Nova de Gaïa ont laissé place à d’immenses navires de croisière démesurés qui déversent les touristes dans les villes, les restaurants et les boutiques.
Bords du Douro. Vignobles en terrasses

Bords du Douro. Vignobles en terrasses


– côte atlantique et frontière nord bien arrosées et pas toujours chaudes (climat océanique)
« Les maisons éclatantes de blancheur semblent surgir de l’atmosphère qui les entoure. Dans ce pays, tout est couleur, même le blanc des façades irradiées de soleil. Les angles des maisons, les corniches, les plinthes et les encadrements des portes sont souvent ourlées d’ocre, bordées de bleu, soulignées de rouge »
Ces régions atlantiques sont beaucoup plus riches qu’à l’est : vallées verdoyantes, arrosées et limoneuses, fruitiers, terres à légumes et céréales.
La côte est variée et sauvage. Hautes falaises alternent avec des plages de sable fin et doré. Liserés au sommet des collines, au milieu desquels serpentent des petites routes qui enchantent et réservent plein de surprises.
Côte atlantique à San Martinho

Côte atlantique à San Martinho


– vallées intérieures du nord au climat méditerranéen.
Ponte de Lima
La vieille ville médiévale, avec ses fortifications, ses tours et l’église où se déroule un mariage, est surtout connue pour son pont romain majestueux avec ses seize arches enjambant le Lima. La ville est surchauffée et très animée. Après avoir emprunté le pont, nous découvrons un très beau jardin de type méditerranéen où se côtoient lauriers roses, érables japonais, orangers, citronniers et vignes. Au fond, une petite église avec clocher à bulbe nous invite. Nous entrons au frais. Plus loin, une auberge loge les pèlerins de Saint Jacques qui remontent vers le Nord.
Parc à Ponte de Lima (rive droite)

Parc à Ponte de Lima (rive droite)


Jardins irrigués à Lourido, petit village de montagne, parc de Peneda Geres

Jardins irrigués à Lourido, petit village de montagne, parc de Peneda Geres

ARCHEOLOGIE ET PREHISTOIRE
Paléolithique (30 000 à 12 000 avant JC)
Gravures rupestres de la vallée du Côa : Près de Vila Nova de Foz Côa, au confluent du Douro et du Cöa, les environs abritent 80 sites rupestres du Paléolithique où plusieurs centaines de rochers gravés ont été redécouverts dans les années 1980. La visite de ces sites est très réglementée et se fait avec un guide. Celle de Penascosa part de la ville de Castelo Melhor où un véhicule 4×4 nous descend dans la vallée. Une petite plaine coincée entre rivière et falaise est le centre d’un gisement de gravures sur une dizaine de rochers. Ils représentent aurochs, chevaux, chamois et cerfs entremêlés. Certains animaux possèdent plusieurs têtes pour représenter le mouvement comme un dessin animé. Cette vision est très émouvante car des hommes vivaient là, il y a 40 000 ans, juste il y a au-dessus des glaciers qui érodaient le lit de la rivière. On comprend nos ancêtres ayant choisi ce lieu à cause de sa beauté et de son microclimat (orientation au sud).

Confluent du Douro et du Côa, Villa Nova de Foz Côa

Confluent du Douro et du Côa, Villa Nova de Foz Côa


Tête de cheval gravée sur un rocher, vallée du Côa

Tête de cheval gravée sur un rocher, vallée du Côa


Age du fer ( 3ème siècle avant JC)
Site mégalithique d’Almendres : l’ensemble qui daterait du 3ème siècle avant JC est très surprenant. Il comprend plus de 95 menhirs disposés en ellipse. Cinq d’entre eux portent des inscriptions
Les mégalithes d'Almendres

Les mégalithes d’Almendres


Période pré-romaine (2ème siècle avant JC)
Village de Citania de Briteiros :
Cette cité du peuple Castros (âge du fer) se situe sur une colline à 2 km du village Salvador de Briteiros. Les rues pavées sont bien conservées et bordées de murs en pierres de granit. Des concessions contiennent les fondations des anciennes maisons rondes puis carrées, certaines possédant un vestibule. Deux maisons ont été reconstituées. Il y avait là plus de 2000 habitants répartis sur 24 hectares. Les réunions, décisions avaient lieu sur une place centrale. En bas du village, une rigole amenait l’eau vers l’établissement de bains. L’eau était chauffée et les gens devaient passer par une petite ouverture surmontée d’un linteau en pierre sculptée (pedra formosa) pour atteindre la pièce chaude.
Village de Citania de Briteiros

Village de Citania de Briteiros

HISTOIRE
« Tout Portugais a toujours au fond de lui-même une certaine nostalgie de la grandeur d’hier » Fernando Pessoa
Période romaine (2ème ; 3ème siècle après JC)
Evora
La ville a traversé les siècles avec l’histoire qui s’inscrit à chaque instant dans les pierres : Praça do Giraldo avec ses arcades, son église XVII et la fontaine – Temple romain avec ses colonnes corinthiennes et son jardin ombragé à l’arrière – Palacio Duques de Cadaval de style mudejar, converti en restaurant où nous dégustons le plat traditionnel de morue : « mijas de bacalfran » ; la porte est arabo-andalouse et la cour fleurie de bougainvillées multicolores – Cathédrale de façade romano-gothique ; du clocher, on peut apercevoir toute la ville – Université magnifique fondée en 1551, avec ses nombreuses salles décorées d’azulejos bleus ; cette institution moderne prépare 36 licences, 76 masters et 31 doctorats – retour par les fortifications ouest où nous croisons l’aqueduc.

Evora, au coeur de l'Alentejo. Colonnes du temple romain

Evora, au coeur de l’Alentejo. Colonnes du temple romain


Conimbriga
Situé un peu au sud de Coïmbra, ce site romain célèbre a été construit au tout début de notre ère et redécouvert au début du 20ème siècle. Nous déambulons dans l’ancienne ville sur des allées pavées de céramique colorée au milieu de riches maisons. On peut reconnaître la salle à manger, la cuisine, le patio, les bains, etc. La Casas dos Cantaber et dos Repuchos sont remarquables de conservation et sont recouvertes. Plus loin, on rejoint le forum, les thermes avec la piscine, l’aqueduc qui acheminait l’eau dans la ville. A la fin, un petit musée évoque la vie et les objets des habitants de l’époque : sculptures, outils, religion, etc.
La ville romaine de Conimbriga

La ville romaine de Conimbriga


Période arabe : Influence beaucoup plus limitée qu’en Andalousie
Evora. Le Palacio Duques de Cadaval de style mudejar

Evora. Le Palacio Duques de Cadaval de style mudejar


Le Palacio Duques de Cadaval de style mudejar, a été converti en restaurant où nous dégustons le plat traditionnel de morue : « mijas de bacalfran » ; la porte est arabo-andalouse et la cour fleurie de bougainvillées multicolores.
Moyen âge
Plus tard, au moyen Age, ont fleuri les châteaux, les abbayes romanes et gothique, orgueil de toute la chrétienté.
Castelo Branco
Nous visitons le « jardin do paco episcopal ». Datant du 18ème siècle, il a été rénové en 2003. Il comprend des parterres bordés de haies de buis, des statues de l’histoire portugaise, des pots de géraniums, des azulejos bleus. Il fait chaud, nous cherchons l’ombre.
Almourol. Au sud de Tomar, le château de contes de fées où on imagine les combats de chevaliers, apparaît sur une île du Tage.
Le château d'Almourol sur un île du Tage

Le château d’Almourol sur un île du Tage


Bragança
C’est une ville de passage vers Zamora (Espagne) par l’A4. Les rues aux maisons encore délabrées montent vers la citadelle. Le château est présent dans ses fortifications qui abritent tout un petit village. A l’entrée, les tilleuls dégagent un parfum enivrant. Au centre, trône la plus vieille salle de réunion du Portugal. Le chemin de ronde permet de découvrir la montagne alentour. Dans la vieille ville, la cathédrale est très soignée. L’intérieur est couvert d’azulejos. La musique est apaisante.
La cité médiévale de Bragança et son château entourés de fortifications

La cité médiévale de Bragança et son château entourés de fortifications


Renaissance et période manuéline
L’architecture a évolué au cours des siècles, enrichie par les apports du gothique tardif, de la Renaissance italienne et de l’art baroque. Elle conduira à l’art manuélin à la fin du XVème siècle sous le règne de Dom Manuel, avec la liberté de ses formes et sa profusion ornementale
Evora
Université magnifique fondée en 1551, avec ses nombreuses salles décorées d’azulejos bleus ; cette institution moderne prépare 36 licences, 76 masters et 31 doctorats
Coïmbra
L’université possède des bâtiments somptueux. Dans la cour, les étudiants en uniforme se prêtent au jeu des photos. Nous longeons les différents bâtiments dédiés aux lettres, médecine, sciences, mathématique, botanique
Trilogie des monastères classés au patrimoine de l’UNESCO :
Tomar
visiter le » Couvento de Cristo ». Situé en haut de la colline, près du château, il forme un ensemble remarquable classé au Patrimoine mondial. Sa construction s’étale du XIIème au XVIème siècle. C’est un dédale immense de cloîtres (pas moins de 7 !), de salles, de couloirs, églises, chapelles, cuisine, réfectoire, jardins et cours. On y retrouve les styles romans, gothiques et manuélins (décorations chargées mais fascinantes avec mats de bateaux ornés de nombreux motifs complexes).
Le monastère de Tomar

Le monastère de Tomar


Alcobaça
Il déploie sa longue façade autour de l’églises la plus vaste du Portugal : une nef et deux transepts très hauts avec croisées d’ogives gothiques. Ils renferment les tombeaux sculptés de marbre du roi Dom Pedro et de son amante Dona Inès de Castro (qui fut assassinée par le père !). L’abbaye comporte des salles et cloîtres somptueux avec colonnettes fines jumelées et arcs en croisées d’ogives. Cuisine, escaliers, réfectoire, cheminée monumentale, tout est immense et élégant.
Le monastère d'Alcobaça

Le monastère d’Alcobaça


Batalha
Nous découvrons l’envergure de l’ensemble et les envolées gothiques depuis la route en arrivant : flèches, arc-boutants, fenêtres flamboyantes.
Ce monastère célèbre la victoire des Portugais contre les Espagnols. Il comprend une église bordée de dentelles dont la voûte s’élève à 32,5 m. Les travaux se sont étalés entre la fin du 14ème et la fin du 15ème siècle, avec des vitraux du 16ème siècle. Le roi Jean Ier, fondateur et sa femme y reposent. A l’arrière, on découvre le splendide cloître royal autour d’un jardin peuplé de topiaires. Le soleil joue à travers la broderie des arcades de style manuélin : colonnes ornées de perles et d’écailles. C’est la paix si on fait abstraction des touristes du monde entier. Un deuxième cloître plus isolé nous invite davantage à la méditation.
Le monastère de Batalha

Le monastère de Batalha

AZULEJOS
« Le Portugal est le royaume de la terre vernissée. Si sobre en Andalousie, l’azulejo ose au Portugal des mauves hardis, des jaunes stridents, des scènes de légende, des portraits, des poèmes du paysage. L’histoire lusitanienne se lit, grâce aux azulejos , en plein air » Paul Morand.

Azulejos dans la gare de Porto

Azulejos dans la gare de Porto

DES VILLES AU RICHE PATRIMOINE
La plupart des villes recèlent de trésors architecturaux, de curiosités historiques, de jardins multicolores, de surprises culinaires. On s’y sent bien. Les découvrir est un plaisir toujours renouvelé.
Miranda do Douro
Porte du Portugal en venant de Zamora par la ZA 324, cette ville médiévale domine un lacet du fleuve Douro. Les portes permettent d’accéder aux vieilles rues bien entretenues. La petite place centrale est décorée de brouettes peintes et fleuries. ! Autour, de beaux monuments indiquent la richesse du patrimoine : petite église avec clocher plat, cathédrale aux deux clochers caractéristiques couverts de tuiles. Elle était le centre d’un évêché jusqu’en 1762. Elle est aussi un point de confluence avec la rivière Sabord au bord de laquelle sont aménagés des chemins et des jardins permettant le passage des promeneurs. On y trouve une ancienne pompe à godets permettant aux hommes de remonter l’eau de la rivière. La route excellente qui revient vers le centre du pays (Mogadouro) traverse de nombreuses plantations de vignes, amandiers et oliviers. Le paysage fait penser à un « Causse cultivé ».

la cathédrale de Miranda do Douro est ses fortifications

la cathédrale de Miranda do Douro est ses fortifications


Guimarâes
Située au cœur d’une région urbanisée, c’est la première capitale du Portugal. C’est ici que la Comtesse veuve Mumadona fait édifier le Mosteiro de Santa Maria et un château au 10ème siècle pour se protéger des invasions du nord (Normands) et du sud (Musulmans). Au 12ème Afonso Henriques devient premier roi du Portugal après avoir remporté la bataille de S. Mamede qui l’opposa à sa mère Teresa de Leon (Espagne).
Les monuments sont riches et nombreux. Parmi eux, on peut citer le Castelo (11ème siècle), l’Igreja S. Miguel, petite église romane où Afonso Henriques aurait été baptisé. Le Pacos dos Duques de Bragança (15ème) est un palais prestigieux dont les vastes salles abritent des œuvres de valeur et des objets d’époque : mobilier, tapisseries, tapis orientaux, faïences de Chine, etc.
La vieille ville possède un dédale de vieilles rues et places avec la rue Santa Maria, la place Sâo Tiago, l’église de Oliveira sur la place du même nom et son plier Salado, le musée Alberto Sampaio riche en objets sacrés, peintures, sculptures et son cloître roman très reposant, la place du Toural aux façades ciselés, et la plateforme des arts.
Salle du Pacos dos Duques, Guimaraes

Salle du Pacos dos Duques, Guimaraes


Coïmbra
On remonte la rue Ferreira Borges (que de boutiques !) pour arriver à l’église Santa Cruz, construite en 1131 et reconstruite au 16ème siècle. On peut admirer l’église et l’orgue multicolore. La sacristie est grandiose avec des azulejos couvrant entièrement les murs. Le cloître magnifique dégage une impression de calme et de sérénité. Il possède des voûtes de style manuélin mais dépouillé et quelques chapelles dont celle de la nativité.
La Sé Velha (vieille cathédrale) se dresse sur une ancienne église wisighotique. Elle a été commencée en 1167 dès la reconquête sous les auspices du premier roi du Portugal Afonso Henriques. De style roman, elle possède des décors d’influence islamique sur l’entrée principale. La porte de gauche, de style renaissance, est l’œuvre de Jean de Rohan avec un beau médaillon dédié à la Vierge et l’Enfant. A l’intérieur, les murs sont couverts d’azulejos de style mudejar sévillan (16ème). Les voûtes, chapiteaux et piliers sont magnifiques. Le cloître est une œuvre exceptionnelle de la première période gothique (à partir de 1218) initié par Afonso II.
Piliers, voûtes et patio donnent une atmosphère délicieuse.
L’université possède des bâtiments somptueux. Dans la cour, les étudiants en uniforme se prêtent au jeu des photos. Nous longeons les différents bâtiments dédiés aux lettres, médecine, sciences, mathématiques, botanique pour nous reposer et lire dans le jardin botanique.
Etudiantes de l'université, Coimbra

Etudiantes de l’université, Coimbra


Porto
Grande ville et métropole de plus d’un million d’habitants. Depuis le camping de Villa Nova de Gaïa, nous avons trois quarts d’heure en bus. Nous passons sur le pont métallique Luis Ier, qui ressemble à une tour Eiffel horizontale et découvrons la vue grandiose sur le fleuve Douro qui sépare les villes. La lumière du matin baigne les façades multicolores échelonnées sur les collines. Une foule du dimanche déambule au milieu des danseurs, musiciens et mimes déguisés. Les stands protégés par des parasols blancs abritent des vendeurs et leurs babioles. L’ambiance de kermesse ou de fête foraine nous incite à nous éloigner vers des rues plus calmes.
De nombreuses façades sont couvertes d’azulejos et nous sommes comblés dans la gare du nord où de grands panneaux retracent les scènes de la vie quotidienne passée des Portugais.
La cathédrale de style roman a été construite à partir du 12ème siècle. Le plus intéressant est son cloître gothique attenant. Colonnes et voûtes sont couvertes d’azulejos bleus magnifiques.
Les quais animés de Porto, au bord du fleuve Douro

Les quais animés de Porto, au bord du fleuve Douro


Viana do Castelo
Les plages parsemées de très beaux galets sont situées côté rive gauche de la rivière Lima. Les nombreux promeneurs marchent sur le sable. Pour atteindre la ville on prend le bateau-bus. La ville pittoresque au riche passé maritime possède des rues étroites et des maisons décorées de nombreux azulejos multicolores. Les vendeuses de poissons sont installées avec leur chariot au coin des rues. De beaux monuments valent la peine d’être visités : le musée des Arts Décoratifs situé dans une demeure du 18ème siècle possède une belle collection de faïences, vaisselles, mobilier, azulejos portugais ; le musée des costumes ; l’église de la Miséricorde, près de la fontaine monumentale place de la République. Son intérieur baroque et couvert d’azulejos bleus est très riche. Des peintures de la Nativité et de la Cène viennent éclairer l’ensemble qui est exceptionnel pour une entrée de 1€ ! Les gardiens restent modestes lorsqu’on leur dit que c’est une pure merveille.
Place de la république, Viana do Castelo

Place de la république, Viana do Castelo

LISTE DES CAMPINGS UTILISES

LISTE DES CAMPINGS UTILISES

ROUMANIE 2018

NOTRE SEJOUR (3-12 septembre 2018)

Nous sommes émus de nous rendre en Roumanie, pays situé de l’autre côté de notre continent. De plus, le cheminement dans les Carpathes orientales nous rend curieux et même fiévreux de tout découvrir. Le projet de l’agence Via Carpathica nous correspond bien. Plutôt que de parcourir de grandes distances et d’essayer de tout voir, il se cantonne à deux régions : le Maramureş situé au nord-ouest et la Bucovine au nord-est du pays, toutes deux à la frontière de l’Ukraine. Ces deux régions, éloignées des grands centres, sont montagneuses et ont gardé leurs caractères traditionnels, ce qui fait leur charme. Elles sont séparées par quatre heures de route par bus, en passant par le col de Prislop (1416 m).Leur accès se fait par la route (6 heures de mini bus) à partir de Cluj-Napoca, capitale du nord, dotée d’un aéroport (liaisons quotidiennes avec Beauvais en France)

Carte générale de la Roumanie (d'après cartograf.fr)

Carte générale de la Roumanie (d’après cartograf.fr)

L’idée est de randonner en groupe déjà constitué de 10 amis, à travers ces montagnes d’un village à l’autre avec notre guide francophone Mircea. Nos bagages suivent par la route et nous sommes accueillis chaleureusement chez l’habitant chaque soir. Nous pouvons nous imprégner de l’architecture de l’habitat, de l’ambiance des intérieurs, des traditions culinaires à travers le dîner et le petit déjeuner.
La découverte est renouvelée et différente chaque jour, ce qui nous donne une expérience très enrichissante.

Métiers
C’est passionnant de se rendre compte comment les habitants s’organisent pour se loger et se nourrir. Le fait de cheminer à pied à travers les champs, les forêts, de traverser les hameaux, de rencontrer les gens dans leurs activités nous permet d’apprendre chaque jour. Outre les activités des paysans, nous pouvons découvrir celles liées à la vie quotidienne, au hasard de notre passage.

Alambic (à Breb) Le conducteur de l’alambic nous arrête pour nous montrer son travail. Il distille les pommes grâce à un alambic en cuivre. La vapeur se forme par chauffage au bois. La condensation se fait grâce à la citerne d’eau entourant le tuyau. Le propriétaire tient à nous faire goûter le liquide sacré.

Fabrication de l'alcool de prune

Fabrication de l’alcool de prune

Bardeaux de bois A Breb, nous visitons un petit atelier qui fabrique en série les bardeaux de bois servant à couvrir les maisons traditionnelles. Plusieurs phases : sciage des arbres d’épicéa à la longueur, fendage avec une hache spéciale, finition avec établi et plane qui donne la forme géométrique du bout du bardeau.

Finition des bardeaux de bois

Finition des bardeaux de bois

Vannerie (Breb) Un vannier (à l’attitude ambiguë et entreprenante…) nous montre le fendage du noisetier qui servira d’armatures pour ses paniers. Une commande pour le lendemain (payée d’avance) sera passée aux oubliettes par l’artisan de mauvaise foi. Nous n’avons pu récupérer ni le panier ni le remboursement ! Un drôle de zigoto !

Fendage des bois de chataignier

Fendage des bois de chataignier

Charpente (Breb) : Le bois rentre dans la construction des maisons traditionnelles mais aussi des maisons neuves de type chalet. Nous observons deux charpentiers qui montent une maison en bois. Ils assemblent des rondins en traçant et taillant avec précision les clés en queue d’aronde à chaque coin.

Montage de la maison de bois

Montage de la maison de bois

Oeufs peints : Lors d’un après-midi froid et pluvieux, au cœur des hauteurs de Bucovine, nous avons pu observer notre hôte (de minorité slavophone houtsoule) peindre des œufs de cane. Après avoir installé et mis en chauffe le poêle, elle a chauffé ses peintures à base de cire pour les rendre plus liquides. Puis, à l’aide d’un outil très fin trempé dans cette cire de couleur, elle a reproduit les motifs ancestraux, sans modèle. Précision, harmonie des couleurs !

Dépôt de la cire de couleur sur un oeuf

Dépôt de la cire de couleur sur un oeuf

Gastronomie
Petits déjeuners : Fromage frais, yaourts maison, ratatouilles, porc, œufs, pain, beurre, confitures maison, café, thé, tisanes
Dîners types : Ils sont copieux et animés.
Alcool de pommes ou de prunes, alcool aux myrtilles : ils accompagnent le repas en alternance avec le vin rouge local
Soupe aux légumes et à la viande
Boulettes de viande avec choux, ou choux farcis
Petits gâteaux aux pommes
Alcool à nouveau

MARAMUREŞ

Les paysages
Au nord du pays, cette région fait frontière avec l’Ukraine par la rivière Tisa. Tout en douceur, le paysage de cette région respire l’abondance. Les hauteurs sont habitées de forêts touffues de conifères et de bouleaux où vivent les ours (notre guide nous a montré les restes de leurs poils laissés sur les arbres lorsqu’ils se grattent).

Entre Breb et Desesti

Entre Breb et Desesti


Plus bas, à proximité des villages, le travail millénaire des paysans a modelé des terrasses couvertes de prairies fauchées à la faux par petits morceaux et parsemées de meules de toutes formes. On dirait des personnages qui s’entretiennent entre eux à toute heure du jour. Les champs de maïs, les vergers de pommiers et de pruniers, les jardins de haricots rames, courges, choux, betteraves, tomates, maïs indiquent que les gens vivent d’autosubsistance.
Meules de foin

Meules de foin


Dans les vallées, s’étirent les villages le long des routes. Les maisons à structure bois montrent le savoir-faire des habitants. Les bardages et les toitures sont faits de bardeaux d’épicéa. Les porches monumentaux, tels des arcs de triomphe, et finement sculptés sont à la fois l’expression de la richesse du propriétaire et le symbole de la protection du domaine. Ils représentent des animaux, des végétaux, des motifs géométriques, des cordages, symboles de la fécondité et de la fertilité. Le bois est présent partout dans la vie quotidienne : outils, sculptures, croix des cimetières, vannerie, etc.
porche travaillé et intérieur d'une cour (Breb)

porche travaillé et intérieur d’une cour (Breb)


Les églises en bois
Avec leur clocher fin et élancé de style gothique, elles s’aperçoivent de loin. Les toits très raides de bardeaux d’épicéa laissent s’écouler la pluie et la neige. Elles ont été construites à partir de la fin de 16ème siècle et symbolisent la cohésion de la communauté. Les peintures intérieures éclairent la pénombre de ces églises et témoignent de cette communion entre les habitants et leur religion. Elles ont été peintes par des peintres locaux après la reconstruction des églises détruites par les Tatars à partir de 18ème siècle. De très belles icônes ornent le chœur. On dit en Roumanie : « sage comme une icône ». Elles possèdent trois parties : on entre d’abord dans le pronaos, puis le naos (nef) et enfin, vient le sanctuaire interdit aux fidèles. Ces trois parties se retrouveront dans les monastères peints de Bucovine.
Dans le même village voisinent des églises plus modernes à plusieurs clochers, couvertes de zinc et aux couleurs plus vives.
Eglise en bois de Rogoz

Eglise en bois de Rogoz


La musique
Surprise d’une soirée chez nos hôtes : nous avons le privilège d’avoir le Groupe Toader Sicuţa avec son gendre Vasile et sa petite fille Maria, pour écouter et danser sur les airs traditionnels (voir enregistrement).
Héritage musical original, du fait de l’isolement de la région. Musique vivante et virevoltante ou bien nostalgique (Dorului Dor). Le violon est accompagné d’une guitare à 5 cordes (zongora) qui se joue avec le manche vertical, et d’une chanteuse. Les voix se répondent lorsque le rythme est enlevé. Ces musiciens paysans jouent habituellement pour les noces, mais ils n’hésitent pas à se produire pour un groupe de passage. Ils jouent pour nous toute la soirée ! Ils se déplacent aussi, invités en France pour des festivals de musique folklorique. Pour les danses en rond, les jupes fleuries s’envolent.
Les compositeurs classiques roumains George Unescu (roumain : rhapsodie roumaine) et Constantin Brailoin, ainsi que les hongrois Bela Bartok (danses roumaines) et Zoltàn Kodàly sont venus collecter les musiques des paysans pour s’en inspirer dans leurs oeuvres.

Les étapes et les villages que nous avons découverts
Rogoz, Breb -> Desesti -> Breb, Sighet, Sapantha, Leud -> Botiza, Botiza -> Poienile Izei -> Botiza
Légende : -> étapes pédestres, sinon transfert par la route avec un véhicule

Carte du Maramureş (d'après Michelin)

Carte du Maramureş (d’après Michelin)

Sapantha
Une curiosité : le cimetière « joyeux » ! Créateur Ioan Stan Petras (1909-1977). Foisonnement de croix d’un bleu intense, rehaussées de couleurs éclatantes. Une scène est peinte en bas-relief. Elle résume un trait de la vie passée du défunt et très souvent son métier. Exemples : bouilleur de cru, berger, couturière, professeur, musicien avec son violon, paysan maniant la faux, cueillant des fruits, trayant sa vache, etc. En-dessous, un texte ou un poème complète le tableau : humour et tendresse devant la mort. Ce cimetière attire de nombreux touristes et semble faire la richesse de la petite ville à voir l’excellent état de l’église dont le clocher a été rehaussé et couvert de tuiles vernissées.

Sapantha : le "cimetière joyeux"

Sapantha : le « cimetière joyeux »

BUCOVINE

Le doux pays de hêtraies
Terre de montagnes et de monastères peints, la Bucovine a un relief très accusé avec alternances de forêts et de pâturages. Les fermes sont dispersées en haut ou sur les pentes des collines bucoliques. Elles sont entourées de clôtures et palissades en bois. L’ensemble produit un quadrillage très harmonieux du paysage. Construites de bois également, ces fermes comprennent la maison d’habitation souvent décorée et peinte de vert, de jaune ou d’ocre, l’étable, le poulailler et autres dépendances. Ces bâtiments sont coiffés de toitures à bardeaux ou de tôles. A l’entrée, un gros chien de berger nous attend en aboyant d’une voix grave. Heureusement il est enfermé dans une grande cage surélevée…
Alpages de Bucovine, au-dessus de Moldoviţa
 Alpages de Bucovine, au-dessus de Moldoviţa<br /><br />
Autour de la maison, le jardin est planté de courges, maïs, haricots, betteraves, choux et le verger de pommiers et pruniers. Certains fermiers possèdent une petite scierie permettant, à partir des troncs bruts de réaliser des poteaux, poutres et planches pour la vente ou l’auto consommation. La charrette tirée par deux chevaux permet de faire le débardage. Sur une plateforme, une scie à ruban montée sur rails se déplace horizontalement par rapport à la bille fixe.<br />
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Ferme de Bucovine


Tous ces hameaux sont reliés par des allées non empierrées qui suivent plus ou moins les lignes de niveau mais aussi qui ont des pentes parfois très raides. La pluie les érode et les rend très glissantes et difficiles à emprunter pour les voitures et même les randonneurs…. On y accède en ouvrant des barrières faites de perches horizontales que l’on enlève de leur logement et que l’on remet une fois franchies.
Dans les forêts, nous sommes surpris par l’abondance des champignons ! Giroles et cèpes de Bordeaux s’offrent à nous et c’est avec frénésie que nous cueillons des poches entières. Rapidement, il faut se rendre à la raison et se limiter en volume et trier les sujets de « première classe » d’après l’expression de notre guide. Trompettes de la mort et coulemelles sont aussi au rendez-vous. Nous pourrons les offrir à nos hôtes du soir. En fin d’après-midi, nous rencontrons un acheteur stationné au fond d’un chemin qui achète les champignons des ramasseurs, deux enfants en l’occurrence, qui remontent vers chez eux à travers la forêt, une fois la marchandise écoulée. Sur la route, nous avions aperçu des villages entiers de Roms installés sommairement pour la saison dans des baraques de bois et de tôles. Les champignons sont exportés vers l’Europe de l’ouest et spécialement l’Italie.
Façades décorées en bois peint

Façades décorées en bois peint

La richesse et la tradition du bois
Les forêts de hêtres et d’épicéas sont exploitées pour la construction, pour le chauffage et l’artisanat. Les billes tronçonnées et lissées s’amassent en bordure des chemins carrossables des forêts. Les bonnes billes sont coupées à 4 mètres pour la charpente tandis que les autres sont utilisées pour l’aggloméré.

Exploitation du bois

Exploitation du bois


Pour le chauffage, le bois est coupé à 33 cm de long puis fendu. Rangé proprement le long des étables au-dessous des toits, il orne les façades et pignons des maisons ou étables. Il peut également être amassé sous forme de meules comme le foin et constituer ainsi un décor au milieu des prairies à proximité des fermes.
Rangement du bois de chauffage le long de l'étable

Rangement du bois de chauffage le long de l’étable


Le chauffage au bois est omniprésent. Les poêles sont installés dans chaque grande pièce ou à cheval sur deux pièces. Ils sont souvent en céramique (poêle de masse) et de toutes les formes. Certains ont même un plan de travail, des tiroirs ! Nous avons assisté au montage et au démarrage d’un poêle dans la salle à manger du gîte d’Ehreste de Brodina. Une vitre de la fenêtre a été démontée et remplacée par une tôle permettant le passage du tuyau d’évacuation des fumées. Le rideau de la fenêtre a été écarté et deux tôles ont été posées sommairement sur les murs du coin de la pièce pour les protéger de la chaleur. Nous avons pu y faire sécher nos vêtements, chaussettes et chaussures. Dans ce même gîte, un ballon d’eau chaude (au bois) alimente cette salle de bains et la cuisine adjacente.
Poêles à bois en céramique

Poêles à bois en céramique

Les étapes et les villages que nous avons découverts
Moldaviţa -> Argel, Argel -> Brodina -> Ehreste , Suceviţa, -> Humor, Voronet,
Légende : ->étapes pédestres, sinon transfert par la route avec un véhicule

Carte de Bucovine (d'après Michelin)

Carte de Bucovine (d’après Michelin)

Les monastères peints
Suite aux invasions turques en Bulgarie et Serbie, les ecclésiastiques orthodoxes se réfugièrent dans les Carpathes. Ses monastères fortifiés protégeaient les villageois et les soldats lors des attaques. Ils se caractérisent par des fresques peintes à l’intérieur comme à l’extérieur.
Ils ont été construits il y a 5 siècles par Etienne le Grand (1457-1504) et ses successeurs suite à leur victoire sur les Ottomans. Petru Rareş, son fils, règne de 1527 à 1538 puis de 1541 à 1546. L’art byzantin s’allie avec la renaissance italienne, avec des fresques intérieures et extérieures peintes au XVIème siècle par des peintres autochtones confirmés. Elles représentent des scènes de la Bible, de l’histoire mais aussi du folklore. La voûte moldave est une coupole surmontant la nef qui s’appuie sur des voûtes semi-circulaires. Le dépassement important des toits a permis de réaliser et de conserver les fresques extérieures. Celles-ci éduquaient le peuple qui refusait d’entrer dans les églises ou ne comprenaient pas la liturgie BD…). Ces monastères sont entourés de fortifications de forme rectangulaire dans lesquelles existent des appartements pour les moines. Huit d’entre eux sont inscrits sur la liste des monuments de l’UNESCO.
Moldoviţa
Il a été construit en 1532 par le prince Petru Rareş. Nous sommes étonnés par le bon état de conservation de l’ensemble. Nous bénéficions d’une visite de 1h30, guidée avec autorité et au pas de charge par sœur Tatiana. Elle nous éclaire sur toutes les fresques qui sont un véritable livre d’histoire. Nous nous y perdons un peu devant tant d’érudition mais nous retiendrons que « chaque matin est un renouveau, une naissance, un printemps ».

Le monastère de Moldoviţa

Le monastère de Moldoviţa


La prise de Constantinoble, célèbre fresque de Moldoviţa

La prise de Constantinoble, célèbre fresque de Moldoviţa


Suceviţa
C’est la dernière des églises peintes, construite entre 1582 et 1584. Elle est entourée d’un parc et de fortifications datant du XVIème siècle. La couleur dominante est le vert marin profond (malachite).
Les fresques ont été commandées par Ghorghe Movila en 1595 et réalisées par les frères Ion et Sofronie
Le monastère de Suceviţa

Le monastère de Suceviţa


L'échelle des vertus. Les moines essaient de monter les 32 barreaux de la terre vers le ciel

L’échelle des vertus. Les moines essaient de monter les 32 barreaux de la terre vers le ciel


Humor
Il a été fondé en 1530 par Toader Bubuiog, cousin de Petru Rares.
Les peintures datent de 1535 sont de Toma de Suceava. Dominante : rouge, ocre, rose, bleu et orange
Monastère d'Humor : la glorification de Marie

Monastère d’Humor : la glorification de Marie


Voronet
Construit en 1488 par Etienne le Grand
Les fresques datent de 1540. Dominante : azur (bleu de Voronet)
Monastère de Voronet : le Christ Pantocrator et le jugement dernier

Monastère de Voronet : le Christ Pantocrator et le jugement dernier