Archives mensuelles : février 2016

ANDALOUSIE : A la recherche de la civilisation AL-ANDALUS

JOURNAL D’ANDALOUSIE

Circuit du 28 mai au 10 juin 2015

Circuit du 28 mai au 10 juin 2015

Grenade (28 au 30 mai)

Nous sommes arrivés à Grenade en venant de la côte méditerranéenne : Aguilas, Garrucha, Villaricos. De beaux hôtels vides donnant sur la mer imitent les palais avec leurs parcs et leurs plantes exotiques : palmiers, lauriers roses, jaunes et blancs, bougainvillées.
Nous traversons ensuite, plein ouest par la N 340 A, des paysages lunaires et désolés où sont tournés les westerns. Nous reprenons ensuite l’A92 pour atteindre Esfiliava où nous pique-niquons à l’ombre d’un noyer. Le vent nous caresse et nous lisons avant de visiter les troglodytes du village.
A plusieurs kilomètres, Guadix est célèbre pour ses habitations troglodytiques avec cheminées et façades blanches. Dans la ville, les petites rues, le vieux château et la cathédrale nous impressionnent. A Grenade, nous avons beaucoup de mal à trouver le camping Reina Isabel.
Il fait bon, les oiseaux chantent et le décor est magnifique, malgré notre place exiguë.

Guadix

Guadix

Après avoir changé d’emplacement, nous partons en bus vers la ville proche et parcourons le centre : cathédrale monumentale, plaza Isabel, plaza Nueva. A partir de là, nous pouvons monter à pied vers l’Alhambra tant attendu. Nous pique-niquons en face de la porte de la Justice devant la fontaine de Charles-Quint, au milieu des bois et des chants des oiseaux : moineaux, merles, chardonnerets, verdiers. L’été est là.
Nous commençons la visite par l’entrée haute, munis de nos réservations : Medina et jardins, église Santa Maria, palais de Charles-Quint, musée des beaux arts (objets d’art issus des fouilles et magnifiques motifs géométriques en mosaïques), Alcazaba (ancienne forteresse des sultans arabes avec vues superbes sur la ville en face).
Nous devons attendre l’heure de la visite prévue en fin d’après-midi pour les palais des Nasrides et nous nous reposons sur la place des Citernes en face de la porte du vin. Nous disposons d’une heure seulement pour cette visite convoitée par le monde entier. C’est donc au pas de course que nous essayons de ne rien perdre de ces merveilles de l’art hispano-musulman : palais, portes ciselées, murs décorés d’azulejos, mosaïques aux formes géométriques variées et colorées, calligraphies arabes, jardins rafraîchissants. Tout cela nous enchante et nous transporte dans un autre monde : celui dont nous avions rêvé plusieurs mois avant ce voyage. Nous nous prenons en photo dans la cour des Lions.
Nous redescendons en ville à pied et trouvons un petit restaurant pour goûter les tapas et la bière Alhambra près de la cathédrale.

Palais des Nasrides

Palais des Nasrides


Le lendemain est consacré à la visite du Generalife et à la promenade des tours de l’Alhambra.
Le Generalife est un ensemble de jardins qui avait été conçus pour nourrir la cour du Sultan. Nous faisons la visite dans l’ordre du plan : 1- jardins nouveaux : la saison est propice aux fleurs de toutes natures ; 2- jardins potagers ; 3-4- palais du Generalife et palais royal, du bonheur avec les portes ciselées et la cour du Canal et ses nombreux jets d’eau croisés et ses jardins enchanteurs ; 5-6 cour du Cyprès et de la Sultane ; 7- jardins supérieurs en terrasse avec des vues imprenables sur Grenade et sur l’ensemble de l’Alhambra ; 8- escalier de l’eau ; 9- promenade sous les lauriers roses.
Jardins du Generalife

Jardins du Generalife


Après le pique-nique, nous entamons la promenade des tours à l’envers : tour des Infantes avec de nombreux jardins en terrasses, vasques et petits canaux (nous demandons les noms des fleurs au jardinier : mimulus, alysum violet) ; tour de la Captive, tour des dames avec le palais du Partal (mirador offrant une vue panoramique sur l’Albaïcin, terrasses en escalier).
Le palais du Partal

Le palais du Partal


Nous redescendons en ville pour nous restaurer et visiter l’Albaïcin, ancien quartier des Gitans avec ses petites rues, ses maisons fleuries ou décorées de mosaïques autour des portes. De l’église saint Nicolas, nous avons des vues magnifiques sur l’Alhambra. L’orage arrive et nous nous réfugions dans une maison de la presse et feuilletons les nombreux livres d’art. Le soir, au camping, le soleil revient. Il fait 24°C à 20 heures. C’est merveilleux !
Quartier de l'Albacin

Quartier de l’Albacin

Ronda et les villages blancs (30 mai au 2 juin)
En partant de Grenade nous avons musardé en route et visité quelques beaux villages blancs.
Olvera, village perché avec son château en ruines sur un monstrueux rocher dominant une grande église. Les maisons blanches s’étalent sur ses flancs. L’ensemble est superbe mais écrasé par le soleil. Nous recherchons l’ombre pour un pique-nique, ombre que nous trouvons en pleine campagne sous des oliviers près d’une petite église où a lieu une bénédiction de communion.
Plus tard, après avoir roulé au milieu des champs de céréales et d’oliviers, nous découvrons Setenil, ville surprenante car une partie est troglodytique calée sous une énorme coulée rocheuse. Nous nous arrêtons pour y déambuler et admirer les belles rues aux façades blanches et fleuries. Les cafés sont très animés.
A Ronda, le beau camping El Sur nous accueille. Nous montons la tente et allons nous baigner à la piscine.

Setenil

Setenil


Nous découvrons Ronda le dimanche avec un beau défilé andalou : costumes, chars, chevaux, chats et danses place Ruedo Alameda. Nous remontons à travers la ville historique. Un cavalier gravit le sentier le long des fortifications. Nous arrivons à l’église Santa Maria la Mayor. Près du Puento Nuevo enjambant le précipice de 100 mètres, la devise de Condesat de Robersat (1863) résume bien notre raison d’être ici  » Etre venue à Ronda dans cette ville des Maures, poétique et inaccessible, cela suffit à la gloire d’une vie entière ». Au-delà du pont, la ville nouvelle offre des vues splendides sur la campagne environnante. Dans le parc Alamendo del Taro joue un accordéoniste. Les rues sont bondées de touristes, de boutiques et d’hôtels. Nous redescendons vers le pont romain et visitons les bains arabes remarquablement bien conservés : salle d’accueil, salle froide, salle chaude sont séparées par des colonnes et voûtes en briques.
Pour reprendre quelques forces, nous déjeunons sur la terrasse ombragée du restaurant El Morabito qui donne sur le vide de la campagne. L’air nous caresse et nous prenons une douzaine de tapas.
Au retour, le patio de la maison de Don Bosco nous offre ses magnifiques décorations.
Au camping, les oiseaux nous font un festival. le verdier est particulièrement généreux ainsi que les chardonnerets qui ont un charisme extraordinaire ! Suivent les serins cini, les moineaux et les merles du matin.
Ronda

Ronda


Nous décidons de découvrir la côte sud de l’Espagne et de passer de la Méditerranée à l’Atlantique. Par l’A 369, nous nous arrêtons à Cazares situé sur les flancs d’un immense rocher. Il est couronné d’un vieux château maure et d’une église transformée en centre culturel. Nous y grimpons et découvrons de là-haut le rocher de Gibraltar. La descente vers la côte se fait par Manilva et nous longeons la mer sur l’A7. Mis à part les ensembles bétonnés, c’est superbe. Nous évitons Gibraltar et Algesiras et ses immenses installations portuaires pour atteindre Tarifa, pointe sud de l’Europe. Après avoir acheté du fromage de brebis et du pain, nous pique-niquons à l’ombre d’une statue poisson près du rivage. Face à nous, l’île Paloma qui constitue la ligne de partage entre Méditerranée et Atlantique.. déambulations dans la ville au hasard des petites rues étroites, blanches, fleuries mais sans chichi. Vieille église avec dôme (qui devait être une mosquée), habitants très simples, joueur de guitare devant un restaurant. Retour par la plage où il fait bon marcher dans l’eau sous la brise tiède, mais attention au soleil qui grille les peaux fragiles ! Nous revenons par l’A7 puis par la route de la Serrania de Ronda, montagneuse avec des cols au-dessus de 1000 m. On en a plein les yeux !
Tarifa - au fond le Maroc

Tarifa – au fond le Maroc


Nous repartons de Ronda pour nous embarquer à travers la Sierra de Grazalema. La petite route serpente entre des vallées alpestres bien découpées et longe des forêts de chêne-liège en pleine production. Les ouvriers récoltent l’écorce. Arrivés au village de Grazalema, nous laissons notre voiture pour découvrir la ville à pied au dessous du pico San Cristobal. Sur la place, le marché offre ses produits locaux : vêtements, lainages, fruits, légumes et fromages. Pique-nique au retour sur le parking avec vue sur le village.
Grazalema

Grazalema


L’après-midi, nous partons en direction de Cadix. la montagne laisse la place à un plateau bosselé très boisé et cultivé (céréales, tournesol). Nous nous arrêtons à Arcos de la Frontera. Nous montons à pied « sous le cagna » : église, château, ruelles surchauffées, magasins de céramique et de souvenirs. Il vaut mieux être en forme !. Nous repartons par le côté sud ouest et sommes surpris par la vue impressionnante de la ville sur son éperon rocheux. Nous rejoignons assez facilement El Puerto de Santa Maria (camping Playa las dunas très moderne sous les pins au bord de la côte : une caméra capte votre numéro de voiture et vous autorise l’entrée).
Arcos de la Frontera

Arcos de la Frontera

Cadix et El Puerto de Santa Maria ( 3 au 5 juin)

Depuis notre camping à El Puerto de Santa Maria, la ville de Cadix est à une portée de bateau. Le « Bahia de Cadix » assure la liaison et nous permet une approche maritime. Après le pont à haubans, la cathédrale nous apparaît avec son dôme doré et ses deux clochers. Coincée sur sa presqu’île, la plus ancienne cité d’occident sur l’Atlantique, fondée par les Grecs, a commercé avec les Phéniciens et les peuples du Moyen Orient. Les palmiers, bougainvilliers et hibiscus nous rappellent que nous sommes en pays chaud. Nous déambulons dans les rues blanches et fleuries. Nous visitons le musée des Beaux Arts. Son rez-de-chaussée est consacré à l’histoire très riche et à l’archéologie. Au premier étage, les peintres du sud de l’Espagne tels que Zurbaran et Murillo sont représentés. Les restaurants offrent des poissons frits : poulpes, calamars et mini frites.

Bateau-bus vers Cadix

Bateau-bus vers Cadix


Cadix : Cathédrale

Cadix : Cathédrale

Sanlucar de Barrameda

La ville se trouve à l’embouchure du Guadalquivir. Nous marchons sur la grève pendant deux kilomètres et remontons jusqu’à Bonanza, port d’où est parti Magellan en 1519 pour son premier tour du monde. Une affiche nous rappelle le futur 500ème anniversaire (2019). C’est émouvant de regarder ce fleuve qui a vu passer les caravelles de Christophe Colomb revenant d’Amérique chargées d’or pour remonter jusqu’à Séville.
Après le bain, déjeuner sur la plage et visite des rues. C’est la féria. Les grandes rues sont décorées et investies par les casetas : bistrots où la foule se presse vers 14 ou 15 heures pour boire, déjeuner et se retrouver ensemble. Des groupes se forment et chacun frappe dans ses mains au rythme de la musique flamenco qui sort des haut-parleurs. Les femmes sont vêtues de robes andalouses multicolores. Elles acceptent volontiers de poser pour une photo.
Après avoir cherché en vain le vignoble de Jerez à notre retour, nous trouverons du vin au bar du camping et au… supermarché (mercadona), Na!

Sanlucar : le port

Sanlucar : le port


Sanlucar : la feria

Sanlucar : la feria

Vallée du Guadalquivir

Nous remontons vers Séville en essayant de suivre les bords du fleuve, rive gauche. Nous improvisons par de petites routes non cartographiées, à partir de la ville de Trebujena. Il n’y a personne. Les vignes sont implantées en haute des collines, les céréales et tournesols remplissant les vallées. Au fond coule le Guadalquivir. Il n’y a personne. Les viols d’oiseaux sont nombreux : ibis noirs, mouettes, hirondelles, cigognes. Nous filmons un nid. la plaine semble abandonnée. Nous repartons vers Lebrija où nous achetons des carreaux de céramique (4 mètres de frise !). Au centre de la plaine riche et irriguée, la Nationale IV nous conduit à l’entrée de Séville, au camping Willsom.

Au bord du Guadalquivir

Au bord du Guadalquivir


Entre Séville et Cordoue, il faut signaler Almodovar del Rio avec son château perché imprenable qui a résisté pendant quatre siècles à la reconquête catholique. Nous montons pique-niquer au pied des murailles et bénéficions de vues imprenables sur la vallée, mais des enfants jouent les soldats assiégés et nous lancent de l’eau du haut des tours…
Dans cette riche région agricole irriguée, sont produits oranges, maïs, tournesol, blé et même coton.
Almodovar del rio

Almodovar del rio

Séville ( 5 au 8 juin)

La grande métropole, située au bord du Guadalquivir, avait le monopole du commerce de l’or après la découverte de l’Amérique.
Nous y faisons une première découverte le soir, à pied, à partir de l’avenue du Portugal où arrive notre bus. Nous passons par l’université, la porte de Jerez, l’Alcazar, la cathédrale, l’avenue de la Constitution, la Plaza Nueva. Les rues sont très animées : musiques, chants et danses flamenco. Les avenues larges de la capitale sont envahies de monde et surtout de jeunes.
Nous franchissons le fleuve par le pont Isabel II pour rejoindre le quartier de Triana. Nous y dégustons une bière dans la Bodega Siglo XVIII. L’architecture intérieure y est extraordinaire : piliers en marbre, voûtes en briques et azulejos.

Séville : vue du pont Isabel II

Séville : vue du pont Isabel II


Le lendemain, samedi, nous partons tôt en raison de la chaleur et traversons les jardins de Murillo, le long de la Calle Menendez. Arbres immenses et exotiques, bancs décorés d’azulejos nous invitent au farniente. Nous découvrons les petites rues du quartier de Santa Cruz avant de visiter la cathédrale. Première impression : l’immensité. C’est un musée autant qu’une église construite en style gothique sur les bases d’une mosquée, pour marquer la puissance de la chrétienté. La Capilla Mayor abrite un autel utilisant 1200 kg d’or fin pour représenter toutes ses figurines !
Sont adjointes des constructions renaissance (sacristie, chapelles, salle capitulaire). Nous y découvrons des tableaux de maîtres (Zurbaran, Murillo, Goya) et des objets en or et argent dans la salle des Trésors.
Nous nous élevons au sommet du célèbre minaret qui a été conservé de l’époque musulmane : la Giralda. Par son plan incliné intérieur, le muezzin pouvait y monter à cheval pour appeler à la prière. Très belle vue panoramique sur la ville écrasée de soleil.
Nous terminons la visite par la cour des Orangers de style mauresque.
Séville : la cathédrale

Séville : la cathédrale


Le retour se fait en visitant la place d’Espagne construite en demi-cercle pour l’exposition sur les Amériques de 1929. Le palais est construit en briques et décoré d’azulejos. L’ensemble est digne d’une capitale. Les capteurs indiquent 38 degrés. La piscine du camping est bienvenue
Séville : la place d'Espagne

Séville : la place d’Espagne


Les matins sont délicieux (25°). le linge sèche pendant la nuit. Nous avons la merveilleuse sensation de vivre dehors en toute liberté.
Nous repartons vers Séville pour visiter le musée des Archives des Indes. C’est la plus grande bibliothèque de documents sur l’Amérique du Sud et l’aventure de la colonisation espagnole : tableaux, maquettes de vaisseaux, livres, cartes nous plongent dans cette époque de la découverte.
L’après-midi est consacré à la perle de Séville qu’est l’Alcazar Royal. Dès l’entrée, se succèdent cours et palais. Les périodes musulmane, mudejar, chrétienne, renaissance se superposent pour offrir des trésors qui s’étalent sur plus de sept siècles.
On a beaucoup aimé la cour du Lion, le patio de la Monteria, la cour des Demoiselles aux sculptures très fines et ciselées ornées d’azulejos variés, lumineuses et plus nombreuses encore que dans les palais nasrides de Grenade. Le salon des Ambassadeurs et le palais du Roi Pierre Ier sont magnifiques. Nous admirons la finesse des motifs dans la Cour des Poupées et les colonnes d’Italica.
Séville : entrée de l'Alcazar

Séville : entrée de l’Alcazar


Séville : Alcazar, la cour des Demoiselles

Séville : Alcazar, la cour des Demoiselles


Séville : azulejos

Séville : azulejos


Cordoue ( 8 au 10 juin)

Nous découvrons la ville en soirée, après 1/4 heure de bus depuis le camping. Il fait très chaud. Nous flânons dans la vieille ville du nord au sud : Juderia, rue Jose Conde, place des Tendillas (centre), la Mesquita, et traversons le Guadalquivir par le pont romain. Nous découvrons les norias et ruines de moulins et débouchons près de la tour Cahorra. En revenant par l’autre rive, la ville se laisse découvrir et la Mesquita nous apparaît dans sa totalité. Nous rentrons par la rue Ronda de Isasa, San Bartholome et la synagogue.

Cordoue : la Mosquée vue de l'extérieur

Cordoue : la Mosquée vue de l’extérieur


La visite de la mosquée se fait le matin avec un audio guide en français. En partant de la cour des orangers, la visite commence par les restes de la basilique Saint Vincent Martyr dont l’origine vient des Wisigoths chrétiens. Abdal al Rhamad Ier commence la mosquée au VIIIème siècle après avoir acheté cette basilique. La lumière sombre se dissout du haut vers le bas entre les nombreuses colonnes fines et les voûtes à deux étages (856). Les couleurs rouge et blanc des voûtes, noir des colonnes et clair du marbre du sol procurent une harmonie subtile et sérénité absolue. Les perspectives nombreuses et différentes participent à cette impression. Nous suivons la chronologie des constructions. Le plus beau est le Mirhab, lieu saint où priait le calife, richement et finement décoré. Murs, arcades, coupoles parées de stucs, mosaïques, marbres polychromes et compositions en pâte de verre coloré à la feuille d’or sont merveilleux . Il fut commandé par Al Hakan II en 961 à des artistes byzantins.
Cordoue : Mosquée, le Mirhab

Cordoue : Mosquée, le Mirhab


Comme dans tous les monuments d’Andalousie, la reconquête catholique a transformé cet ensemble. En 1236, Ferdinand II en a fait un sanctuaire catholique : nombreuses chapelles, Trésor avec ostensoir en or où figurent les scènes de la vie du Christ, etc. La cathédrale, de style renaissance et baroque, est édifiée au centre de la mosquée au XVIème siècle, sous l’influence de Charles Quint qui le regrettera (nous aussi). Le monument deviendra :  » ce qui se voit partout à la place de ce qui se voyait nulle part ».
Cordoue : Clocher de la mosquée

Cordoue : Clocher de la mosquée


Après un repos au camping nous repartons le soir lorsque la température chute un peu (35° !).
Nous visitons le quartier juif et la synagogue la plus vieille d’occident. Elle a été construite en 1315 alors que les Juifs avaient été expulsés d’Espagne. La statue de Moïse Maïmondes nous interpelle. Après avoir été chassé par les Almohades de Cordoue, il fut médecin du sultan Saladin en Egypte.
Nous revenons par l’église San Lorenzo et la visite du magasin d’artisanat Zoco (cuirs et faïences).
Le troisième jour est consacré à la visite du palais Viana. Comme nous sommes un peu en avance, nous flânons dans les rues et entrons dans une petite librairie où nous achetons des copies d’affiches des concours de patios. Le palais possède 13 patios à visiter avec le jardin. Ils ont tous leur caractère propre et sont plus magnifiques les uns que les autres. Fontaines au centre, sol avec motifs géométriques composés soit de briques, de dalles ou de petits galets clairs et sombres. Haies de myrthe ou de buis rythment l’espace au milieu des orangers. De nombreux pots de géranium s’accrochent aux murs. Bougainvillées, plumbagos bleus, jasmins, lierres et glycines de Chine nous enchantent. Au sol poussent les cinéraires, pétunias, héliotropes, mahonias et oeillets fleurissent les pots dont certains sont portés par des trépieds en fer forgé. Les colonnes et les voûtes confèrent à ces espaces un charme et une richesse indéfinissables.
Cordoue : patio du palais Viana

Cordoue : patio du palais Viana


En revenant vers la ville, nous croisons le Palais de Orive où a lieu une belle exposition photos au milieu des riches colonnes et voûtes sur deux étages. En revenant vers la Juderia, nous visitons la casa Andalusia, vieille maison du Xème siècle. Patio et vieux objets nous passionnent. Nous y dénichons de vieux carreaux azulejos et un livre illustré sur les contes de l’Alhambra.

Il nous restera à visiter la ville de Tolède, haut lieu de l’histoire Al-Andalus.

PETITE CHRONOLOGIE AL ANDALUS

711 Les troupes arabes débarquent à Gibraltar. Les Arabes remontent très vite l’Europe mais sont arrêtés à Poitiers (732). Ils battent les Goths et prennent le château d’Almodovar en 740.

756 Abd al-Rahmân Ier, dernier survivant de la dynastie des Omeyyades, fonde l’émirat de Cordoue.

929 Cordoue est une métropole politique, économique et culturelle. Elle est la capitale du califat. La mosquée est construite entre 785 et 987. Abd al-Rahmân III construit le minaret en 957.

1031 Le califat de Cordoue est démembré et apparaît le royaume (taïfa) de Séville

La conquête arabe

La conquête arabe

1085 Début de la reconquête catholique par le nord : Tolède

1147 Les Almohades (caste marocaine) envahissent l’Espagne et proclament Séville comme capitale. La mosquée est construite (1172) avec la Giralda (1198)

1236 Ferdinand III s’empare de Cordoue (1236), de Séville (1248) et de toute la vallée du Guadalquivir

1238 Muhamad Ibd al-Ahmar proclame le sultanat nasride sur Grenade, Malaga, Alméria. La résistance à la reconquête durera plus de deux siècles. L’aménagement de la forteresse de l’Alhambra de Grenade est réalisé aux XIIIème et XIVème siècles avec Yusuf Ier et Muhamad IV. Le jardin du Generalife (des « Elevés ») est créé en 1319. Grenade accueille les musulmans des provinces reconquises. C’est une période de splendeur artistique.

1262 Cadix est reconquise par Alphonse X.

1402-1509 Construction de la cathédrale de Séville mais la Giralda est conservée.

1485 Ronda tombe aux mains des Catholiques.

1492 Le 2 janvier, Grenade est reconquise à son tour. Les clés sont remises aux catholiques par le dernier roi maure : Boadbil. Christophe Colomb démarre les conquêtes des Amériques.

1519 Magellan fera le premier tour du monde en partant de Sanlucar.

1526 Charles Quint épouse Isabelle du Portugal et sera le plus puissant souverain d’Europe.
A Grenade, il édifie un palais au milieu de l’Alhambra.
A Séville, il construit les parties gothiques de l’Alcazar de Séville avec des azulejos de style renaissance. La Casa Lonja qui deviendra la maison des Archives des Indes est construite entre 1583 et 1646.

La reconquête chrétienne

La reconquête chrétienne