Traversée de la France
Notre objectif était de visiter exclusivement les grands lacs italiens mais une invitation surprise est venue s’intercaler dans notre programme : le mariage de nos amis à Nancy. Nous avons donc modifié notre parcours grâce à la souplesse de notre système de voyage : voiture aménagée + camping.

Notre trajet hors de France
3 juin
Nous quittons la Noue après avoir mis la maison, le jardin et le terrain à jour. Les voisins et amis veillent sur la maison et les animaux, de telle sorte qu’on oubliera très vite notre maison pour profiter pleinement du voyage.
En route vers Nancy, nous nous arrêtons pour pique-niquer sur la pelouse du parking du château de Chamerolles (non prémédité). Les griottiers sont en pleine production ! Nous visitons le château et le jardin médiéval avec sa belle collection de roses botaniques en pleine floraison et ses beaux carrés de légumes et condiments.
Nous campons le soir près de Troyes, à Géraudot exactement, au bord du lac d’Orient. Il fait entre 25 et 27°. C’est un véritable plaisir. Le soir les phragmites des joncs s’affairent dans les roseaux avec leurs chants saccadés, rapides et répétitifs si caractéristiques.

La cour du château de Chamerolles

Le jardin extraordinaire
5 juin
Après une belle journée de fête, nous ne traînons pas car nous allons franchir les Vosges au célèbre col du bonhomme (réminiscences de l’école primaire) pour atteindre Colmar vers 14h. C’est le week-end de la Pentecôte et la ville est pleine de touristes. Les restaurants sont bondés mais les rues sont magnifiques : maisons à pans de bois qui bordent les canaux, collégiale Saint Martin avec ses pierres roses et blanches et son toit en tuiles vernissées. Il fait bon flâner dans les rues et s’arrêter prendre un café.

Colmar et ses canaux

Tympan de la collégiale Saint Martin
Nous filons vers Fribourg. Plus de frontière, c’est l’Europe ! En une demi-heure, nous atteignons le camping Hinzberg qui est plein à craquer. Nous trouvons une place, malgré tout, à condition de ne pas monter la tente.
Aux sources du Danube
6 juin
A la recherche des sources du Danube ! Vaste programme initié par le livre d’Emmanuel Ruben : « Sur la route du Danube ». Il relate sa remontée du fleuve à vélo avec son ami Vlad, depuis Odessa jusqu’à la source.
Nous quittons Fribourg et partons plein est par la route 31. Nous obliquons vers Furtwangen où coule la Breg, une des rivières qui forme le Danube. La ville est morte ce lundi de Pentecôte et la rivière un petit torrent très banal. Les paysages de la Forêt Noire alternent entre les grandes prairies et les massifs boisés.
Nous filons vers Donau-Eschingen et marchons dans la ville qui a donné son nom au plus grand fleuve européen. Il résulte de la confluence de la Bred et d’un deuxième torrent : la Brigach. En ville, au bord du parcdes Fürstengerg, a été construite une fontaine à la résurgence de cette rivière . Une statue de marbre est accompagnée des indications d’altitude 678 m et de distance à la Mer Noire : 2840 km. Selon Ruben, « 200 000 touristes viennent s’accouder chaque année à la balustrade du puits où se reflètent l’église collégiale Saint Jean, le château princier et la statue de marbre personnifiant Donauquelle, la source inventée par les hommes… Voici la vasque et le bénitier des passionnés d’histoire et civilisation germaniques… »

La fontaine près du parc des Fürstengerg
Nous longeons la Brigach et pique-niquons avant de rejoindre la confluence à travers des parcs ombragés. Nous sommes émus de voir ici les sources du Danube. L’ensemble banal est en travaux et en pleine phase d’aménagement. Nous ressentons les mêmes impressions que celles de Ruben :
« Voici enfin le confluent de la Breg, de la Brigach et de la Stille Musel, les trois torrents donnant naissance au grand fleuve européen, les trois mamelles de la Danubie. Le pont de béton de la voie rapide barre l’horizon, le trafic couvre le gazouillis des eaux de son vrombissement incessant, des pylones se dressent au bord de la route et grillagent le bleu du ciel, on devine au loin les bassins de la station d’épuration et les trémies de la gravière. Le paysage est d’une banalité déconcertante : la Breg qui déboule de l’ouest est un cours d’eau canalisé de deux ou trois mètres de large, la Stille Musel qui descend du nord uen rigole qu’on peut enjamber d’une foulée, seule la Brigach conserve un peu de charme et de courant.
Au point précis de sa naissance, entre les atterrissements de vase et de graviers, le fleuve tourbillonne, bave et fait des bulles blanches- le Danube naît déjà pollué et pas bleu pour un sou… »

Confluent de la Breg et de la Brigach à Donau-Eschingen
Cinq kilomètres plus bas, à Pfohren, le fleuve, d’une dizaine de mètres de large, coule paisiblement et commence à ressembler à un fleuve.
7 juin
La journée est consacrée à la visite de Fribourg.
Après la visite de deux musées (pas terribles), nous déambulons dans la vieille ville : canaux, vieilles maisons. Déjeuner sur une terrasse : pommes de terre au four farcies de fromage, tomates, basilic. Le serveur est français.

Vieilles rues de Fribourg
Nous approchons de la cathédrale. C’est décevant car on n’a pas de recul et la place est envahie de commerçants (marché permanent?). La flèche, de couleur rouge très chaude du grès de Forêt Noire, est finement ciselée et pointe très haut vers le ciel. A l’intérieur, de splendides vitraux du 14ème siècle, œuvres de verriers de Strasbourg, représentent les blasons des corporations et des scènes de la bible. Nous vivons un moment d’histoire ayant vu le documentaire sur l’architecture gothique.
Après un passage dans une carterie et à l’office du tourisme, nous découvrons la ville moderne : université, bibliothèque à la façade contemporaine en verre.

La cathédrale de Fribourg
Nous tenions à visiter le quartier écologique Vauban, construit sur une ancienne caserne française d’après guerre. Le tramway nous y emmène directement depuis le centre-ville. C’est calme et serein. Peu de voitures et beaucoup de vélos. Les façades sont végétalisées, les oiseaux chantent jusqu’à ce qu’un orage nous surprenne. Nous nous abritons sous nos parapluies mais c’est un pis-aller, nous allons être trempés ! Une jeune femme arrive avec son enfant et nous ouvre sa maison. Nous y resterons plus d’une heure avec un thé et un gâteau en prime pour nous réchauffer. Connaissant notre langue, nous avons pu échanger. Sa maman est française et ses parents lui ont laissé cette maison magnifique et inestimable.

L’arrivée dans le quartier Vauban

Le quartier Vauban
8 juin
Il fait beau après l’orage d’hier mais l’humidité s’est installée car les allumettes ne fonctionnent plus, même celles stockées dans la voiture ! Plus de gaz non plus. On prend le café à l’accueil du camping avant de partir pour l’Italie.
Nous traversons les vignobles pour rejoindre Bâle par la route nationale. Plein de fraises et de carburant pour la traversée de la Suisse du nord au sud. Achat d’une vignette de 40 € au péage, ce qui donne le droit d’emprunter autoroutes et tunnels. Nous ne nous arrêtons que pour une pause pique-nique sur une aire d’autoroute. Les toilettes sont payantes !
Tout se passe normalement et facilement : Bâle Luzern tunnel du Gothard (17 km) et une vingtaine de tunnels moins longs Bellinzona Lugano. Là, la route de Menaggio borde le lac. Nous passons Porlezza et la route s ‘élargit. Un grand magasin de bricolage nous permet de trouver du gaz et un iper marché nous fournit en alimentation.
Nous arrivons au camping de Ranocchio en bordure du lac Piano. C’est calme et idyllique si ce n’est la pluie qui nous empêche de nous installer tout de suite. Après une heure et demie, nous montons enfin le auvent (emplacement trop étroit pour monter la tente) et dînons (chaud).
Les lacs italiens
9 juin
Après une nuit excellente, le soleil est de retour. Le lac est ensoleillé malgré quelques brumes en suspension devant la montagne. Foulques et colverts nagent doucement. Je devine le chant si caractéristique des phragmites cachées dans les roseaux. Le petit déjeuner est royal.

Le lac Piano vu du camping
Nous faisons le tour du petit lac. Les vues sont splendides avec la lumière douce du matin. Les grèbes huppés plongent de temps en temps. Le sentier est clair au début, mais nous nous égarons ensuite. Arrêt sur un ponton tout neuf. La vue sur le lac et les montagnes est magnifique. Nous repérons un gros poisson dans l’eau claire. Retour vers 13h30 avec l’odeur des tilleuls !

Le tour du lac Piano
Après-midi : direction Menaggio en vue de visiter la villa Carlotta à Tremezzo. Nous rejoignons le lac de Côme en une quinzaine de minutes vers l’ouest et trouvons un parking gratuit 2 km après la villa. Celle-ci vaut le voyage à elle seule. Elle combine la visite du parc botanique avec ses arbres remarquables, du jardin potager, de l’oliveraie et celle de la villa avec ses œuvres d’art (peintures, sculptures, mobilier et objets de valeur). Les vues sur le lac de Côme sont merveilleuses. Il fait beau. Le jasmin parfume. Le rêve qui avait pris forme en regardant le documentaire à la télé est devenu réalité !

Tremezzo au bord du lac de Côme

La villa Carlotta

Madeleine pénitente d’Antonio Canova

Le parc de la villa Carlotta

les parterres multicolores

Vue sur le lac de Côme
Avant de reprendre la voiture, nous faisons une pause dans le bistrot du carrefour et observons la vie locale. Voitures et scooters sont très bruyants et circulent « lestement ». Certains s’arrêtent sur la chaussée pour acheter des cigarettes, quitte à bloquer la circulation…
Pour le dîner, ce sera courgettes revenues à l’huile d’olive et chianti ! Plaisirs simples du camping.
10 juin
C’est décidé, nous revenons vers le lac de Côme en vue de prendre le bateau pour traverser le lac et visiter sa perle : la ville de Bellagio. Il est 9h15 et nous trouvons un parking gratuit à proximité. Un petit vent du N/E nous caresse et les vagues ondulent sur le lac bleu. La lumière est douce. Après 15 mn de traversée, nous débarquons sur la presqu’île où est située Bellagio. Nous nous dirigeons plein sud vers la villa Melzi ou plutôt son jardin botanique de tendance japonaise. La richesse des couleurs de ses beaux arbres et des pièces d’eau nous enchante. Nous nous régalons à immortaliser les contrastes de lumière, l’harmonie des couleurs, les vues sur le lac et autres détails magnifiques. Nous avons prévu le pique-nique face au lac.
Nous revenons vers la ville par une allée magistrale bordée de lauriers roses et blancs aux troncs de 30 cm de diamètre, de platanes rabattus en parasols, de gauras et de bégonias. On a envie de s’y attarder. Des avancées sur le lac permettent d’admirer la ville de Bellagio. Nous parcourons les ruelles archi-touristiques. Nous prenons un café dans un bistrot et visitons l’église et sa place au fond du village.

Bellagio : vue générale

L’arrivée

En route vers la villa Melzi

La villa Melzi

Le jardin japonais

Le parc de la villa Melzi

Une rue de Bellagio plongeant sur le lac
11 juin
Nous avons décidé de limiter nos déplacements en voiture et optons pour la découverte de village au bord du lac de Lugano situé à une quinzaine de km à l’est par Porlezza et Osteno.
Il n’y a personne !
Nous partons avec le pique-nique par un bon sentier vers l’église San Giulia située dans la montagne. La montée a lieu à l’ombre et à la fraîche. Nous suivons un chemin de croix, en fait, quatorze stations. Pour nous c’est plutôt agréable même si la pente est importante : les torrents coulent et les arbres nous rafraichissent. Après une heure, nous atteignons l’église et sa petite place. Un banc nous attend. Nous faisons une pause. La vue sur le lac de Lugano est imprenable.
Au retour, nous nous arrêtons au village de Claino. Il est 12h30. Nous pique-niquons à l’ombre sur la place et allons prendre un café au bistrot. Bon accueil et prix ordinaires.
Plus bas, nous avons repéré une petite plage toute simple et non aménagée dans le village d’Osteno. Nous apportons tapis, sièges et livre. C’est un lieu familial de détente : baignade, bateau, lecture. Nous aimerions que le temps s’arrête… C’est la félicité

Le village d’Osteno et le lac de Lugano

La chapelle, point d’arrivée du chemin de croix

La petite plage familiale d’Osteno
Retour vers le camping avec des courses de nourrir=ture et également au « Mr Bricolage » local pour des filets anti-grêle et même un allume-gaz !
12 juin
Nous abandonnons à regret notre camping car nous avons rendez-vous avec les amis pour un séjour et des randonnées autour de Briançon.
De bonne heure, nous longeons le lac de Côme pendant 45 mn. Les vues des villages, du lac et des montagnes sont idylliques. Nous rejoignons l’autoroute en direction de Milan puis de Turin.
Nous pique-niquons dans la petite ville d’Oulx avant franchir les Alpes au col de Mongenèvre.
Nous passerons ensuite une semaine avec les amis dans la région de Briançon : splendides randonnées dans les différentes vallées avec les floraisons du printemps.